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Olympus OM-D E-M1X, la machine de guerre des appareils photo hybrides Micro 4/3 !

Conçu pour encaisser, l’EM1-X est le premier boîtier professionnel Micro 4/3 du monde à tutoyer les boîtiers professionnels monoblocs de Canon et Nikon. Ses cibles ? Les photographes nature et sport. Son prix ? Presque 3000 euros !

Un siècle, ça se fête ! A l’occasion de sa centième bougie, l’opticien japonais Olympus présente le boîtier photo le plus haut de gamme de son histoire numérique. Et le boîtier Micro 4/3 le plus cher jamais lancé : du haut de ses 2999 euros boîtier nu, l’EM1-X dépasse allègrement les 2500 euros des Panasonic GH5 et GH5s.

Avec un tel tarif, il vise un public professionnel – ou tout du moins passionné et investi dans la photographie. Ses cibles ? La photo nature, la photo de sport et le reportage en terrains très hostiles. Des champs d’action qui sont évidents au regard de l’apparence physique de l’appareil : massif, il reprend le format des reflex professionnels les plus haut de gamme de Canon et Nikon, les 1DX Mark II et autres D5 qui intègrent un grip en dessous de l’appareil.

Une conception qui facilite le passage à la prise de vue verticale et qui offre à la fois plus de commandes et plus de robustesse.

Construit pour encaisser… et tutoyer les gros de chez Canon et Nikon

Les OM-D E-M1 Mark I et Mark II étaient déjà parmi les hybrides les plus solides du genre, avec l’OM-D E-M1X, Olympus a voulu enfoncer le clou : le nouveau monstre de la firme nippone se revendique l’égal des champions de Nikon et Canon dans de nombreux domaines dont celui de la solidité. Dans un format de moins d’un kilogramme Olympus propose un boîtier « vraiment » pro tout en alliage de magnésium, tapissé de joints d’étanchéité et profitant d’un système anti-poussière du capteur (pourtant déjà le meilleur marché), encore plus performant. Sur le papier, l’E-M1X promet d’être un tank qui encaisse pluies diluviennes, sable et poussière sans broncher, sans nécessité de nettoyage du capteur. Un must pour les photographes baroudeurs (reporters, nature, etc.).

Son gabarit est aussi un atout pour sa conception interne : le nouveau système de stabilisation profite du gain d’espace pour passer de 6,5 à 7,5 vitesses avec le 12-100 mm F/4 et de 5,5 à 6,5 vitesses pour toutes les autres optiques. Ce que cela donne en pratique ? « Des images nettes jusqu’à 4 secondes d’exposition à main levée ! », nous promet-on chez Olympus (défi relevé). Autre avantage de ces dimensions à la hausse : la présence d’un caloduc de refroidissement de la partie électronique, qui doit sans doute, lui-aussi, participer au gain de sensibilité (la chauffe des composants est un générateur de bruit électronique en photo).

Appareil à grip vertical intégré oblige, l’OM-D E-M1X intègre non pas une mais bien deux batteries pour atteindre 870 images en mode normal et 2580 clichés en mode économie d’énergie.  C’est moins que les reflex, mais en rafale cela donnera facilement 1500 images en mode performances. 

Si cette robustesse affichée et garantie par des certifications – et des promesses – est intéressante, c’est qu’elle n’existe à ce jour que dans deux appareils « pros » : les Canon EOS 1DX Mark II et Nikon D5. Deux énormes reflex de plus de 1,5 kg qui coûtent chacun aux alentours de 6000 euros (TTC). Or, pour 35% de poids en moins (boîtier nu, avec les optiques c’est plutôt aux alentours de 50% de poids en moins) et 50% du prix de chez Nikon et Canon, l’OM-D E-M1X promet une prestation photo approchante (AF, rafale) et les mêmes garanties de résistance pour peu qu’on accepte de baisser un peu en qualité d’image pure.

Du pain béni pour ceux qui en ont marre de se traîner avec des kilogrammes de matériel et/ou ceux qui ont besoin de cette résistance mais ne pouvaient se payer un système complet – outre le boîtier, les optiques sont aussi, à focales équivalentes, au moins deux fois moins chères.

Electronique améliorée, processeur doublé

Une partie de l’électronique dérive de l’OM-D E-M1 Mark II lancé début 2017 : le capteur est identique et les processeurs itou. Les processeurs ? Oui, car quand l’E-M1 Mark II intègre une seule puce TruePic VIII, ce sont deux unités qui motorisent l’E-M1X. Les amateurs de hautes sensibilités pourront être déçus quant à l’usage du même capteur CMOS 20 Mpix – et nous en faisons partie –, mais Olympus assure que ses nouveaux algorithmes de réduction de bruit et un nouveau traitement de surface du capteur améliorent la sensibilité d’un niveau. Il faudra voir ce que cela donne en pratique, mais pour avoir vu des tirages aussi bien de l’E-M1 Mark II que de l’E-M1X, la qualité d’un si petit capteur est déjà bluffante sur des posters de plus d’un mètre de large.

Côté autofocus, on retrouve une partition connue : toujours 121 points à détection de phase, toujours la rafale à 18 i/s voire à 60 i/s en obturateur électronique et toujours le mode « Pro capture » qui pré-enregistre des images avant même la pression sur le déclencheur pour être sûr de ne pas rater l’instant.

Le second processeur intégré donne des performances supplémentaires à l’appareil qui permettent à l’E-M1X d’intégrer des fonctionnalités uniques. Et côté « unique », l’E-M1X propose de belles surprises.

Horde de fonctions pour sortir du lot

Olympus ayant fait le choix du petit capteur Micro 4/3, la marque ne peut se prévaloir d’une qualité d’image supérieure face aux capteurs APS-C et plein format – elle prône, comme Panasonic, la qualité d’image suffisante et la portabilité. Mais si elle continue bien évidemment d’améliorer sa partition imagerie, sa moindre latitude dans ce domaine la force, à innover sur d’autres terrains afin de séduire les photographes. Un état d’esprit qui se retrouve dans la liste impressionnante de fonctions uniques de ce boîtier :  

  • Stabilisation mécanique jusqu’à 7,5 vitesses
  • Mode haute définition sur trépied de 80 Mpix
  • Mode haute définition à main levée de 50 Mpix
  • Rafale jusqu’à 60 images par seconde en RAW (si, si)
  • Simulateur électronique de filtre à densité neutre variable (ND4, 8, 16 et 32) avec prévisualisation en temps réel de l’effet
  • Algorithmes IA de suivi de sujet (voitures, motos, avions et trains) issus d’apprentissage profond (deep learning) avec promesse de mise à jour pour de nouveaux sujets
  • Capteurs intégrés : GPS, baromètre, boussole et thermomètre

Les deux fonctions clés du boîtier étant le mode haute définition à main levée et le filtre à densité neutre variable. La première fonction permet de dépasser le mode sur trépied qui pouvait déjà produire des images de 80 Mpix. Là, grâce à la stabilisation de compétition et la rapidité de l’appareil, l’E-M1X capture 16 images consécutives à main levée et crée un fichier RAW et/ou Jpeg de 50 Mpix – idéal pour ceux qui doivent réaliser de très (très) grands tirages. La simulation de filtre à densité neutre variable permet, elle, de se passer du coûteux filtre et de réaliser, en liveview, des expositions longues même en plein jour.

Comme Panasonic, Olympus retourne la petite taille du capteur à son avantage en innovant à fond sur des à-côtés en termes de fonctions. Et répond aussi « présent » sur des améliorations attendues : la charge des batteries via USB C (enfin !), le double slot SD UHS-II (allô Sony ?), la nouvelle suite logicielle Olympus Workspace (allô Canon, Nikon, Panasonic ?), etc.

Capteur Micro 4/3 : la qualité suffisante ?

Les boîtiers Micro 4/3 ont une faiblesse depuis le début : la petite taille de leur capteur qui ne leur permet pas d’obtenir la même qualité d’image que les gros capteurs…. Notamment à 100% sur un écran. Le souci avec ces « pixel peepers » qui analysent les clichés à la loupe sur un écran 27 pouces (comme nous !) c’est qu’ils ne jurent que par la qualité d’image absolue – c’est un gros élément de la note finale – parfois au détriment de l’opérabilité, de la prise en main, des fonctions créatives. La question est de savoir si, de manière subjective, le standard Micro 4/3 a atteint, pour la majorité des photographes, la qualité d’image suffisante à défaut de pouvoir prétendre à la qualité absolue.

Pour Olivier Föllmi, célèbre photographe franco-suisse et ambassadeur Olympus, « la qualité d’image (des petits capteurs, NDR) n’est plus un problème. Je m’en suis rendu compte lors d’une exposition en Italie ou parmi mes photos toutes prises avec un Hasselblad (un appareil moyen-format argentique) j’avais glissé une image prise avec un bridge 4 mpix de l’époque. Personne ne m’a jamais fait de remarque et c’est à ce moment-là que j’ai abandonné mes lourds boîtiers. Aujourd’hui je vends des tirages par le biais de YellowKorner et jamais je n’ai eu de soucis de qualité avec les fichiers qui sortent de mes appareils Olympus ».

Il reste à savoir si la partition photo, notamment en basses lumières – primordiale pour les photographes de sport et de nature – de l’E-M1X seront à la hauteur de la « qualité suffisante » attendue par le public ciblé. Si c’est le cas, le prix « modéré » (pour la catégorie !), l’encombrement et le poids  réduit du système pourraient permettre à Olympus de se faire une place au milieu des gros que sont Nikon, Canon et Sony dont l’aura monte en flèche.

L’OM-D E-M1X sera disponible fin février à 2999 euros boîtier nu et bénéficiera d’une garantie de 2 ans et demi (2 ans de par la loi et 6 mois de plus du fait de l’extension gratuite par le biais d’un enregistrement du produit).

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